Le terme de "migrant" est un mot valise qui recouvre un certain de nombre de réalités et qui ne dispose pas de définition juridique dans le droit international. Si l’on reprend la définition de l’Organisation des Nations Unies (ONU), un.e migrant.e désigne « toute personne qui a résidé dans un pays étranger pendant plus d’une année, quelles que soient les causes, volontaires ou involontaires, du mouvement, et quels que soient les moyens, réguliers ou irréguliers, utilisés pour migrer ».
Ce terme, selon les discours, peut être porteur d’une diversité d’imaginaires et, selon qui l’emploie, d’idéologie. Les catégories qui désignent les migrant.e.s ont bien souvent des contours juridiques flous ou inexistants mais n’ouvrent pourtant pas toutes aux mêmes droits pour les personnes migrant.e.s.
Pour mieux les comprendre, nous vous invitons à parcourir les mots des migrations en visitant notre Lexique des Migrations et l’Abécédaire des migrations de La Cimade.
Les cadres juridiques nationaux diffèrent selon les pays mais au niveau international, 4 catégories font généralement consensus :
– les étudiant.e.s étranger.ère.s
– les regroupements familiaux
– les migrant.e.s économiques
– les bénéficiaires du droit d’asile
Dans « Migrations, de quoi parle-t-on ? », le Muséum National d’Histoire Naturelle revient sur ces catégories et les trajectoires des migrations internationales.
On distingue souvent les réfugiés et les demandeurs d’asiles, des migrants économiques. Cette catégorisation, qui simplifie et hiérarchise les motivations des parcours migratoires, vise à délégitimer certains choix de mobilités et à mettre en concurrence les migrant.e.s en ignorant que les contraintes économiques, sociales et politiques s’entremêlent souvent.
Une fois les parcours de vie des migrant.e.s replacé.e.s dans leur contexte historique, social et politique, les frontières entre chaque catégorie deviennent plus floues.
La catégorisation et la hiérarchie des migrant.e.s sert parfois des discours politiques légitimant un tri et une sélection des migrant.e.s niant la singularité de leurs parcours.
Pour y voir un peu plus clair et comprendre les liens entre Migrations et Droit international au-delà des idées-reçues, La Cimade propose un guide pédagogique en ligne : Comprendre les migrations internationales.
Si selon la Déclaration universelle des droits des l’homme (ONU, 1948), se déplacer est un droit, un.e migrant.e.s selon s’il ou elle est considéré comme "étudiant.e", "ressortissant.e de tel ou tel pays", "travailleur.euse" ou "réfugié.e" n’aura pas accès aux mêmes droits et aux mêmes conditions d’accueil.
Les catégories qui sous-tendent le terme de "migrant.e.s" visent à traduire les réalités migratoires or nous verrons dans cette exposition qu’il est nécessaire de réinterroger notre grille de lecture pour l’accorder avec la réalité contemporaine.